# 6 – La Mission Locale du Pays de Cornouaille

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Hélène GUIZIOU est responsable de secteur à la Mission Locale Pays de Cornouaille, et membre du conseil d’administration de Konk Ar Lab. Impliquée depuis l’origine du projet de KAL, elle évoque l’importance du fablab et du Faire en faveur de l’insertion socio-professionnelle des jeunes sur le territoire.

« Le fablab pour moi c’est un levier de motivation. Ça leur montre qu’ils sont capables de faire, d’apprendre, qu’ils ont des compétence… »

 

Hélène, peux-tu nous présenter la Mission Locale Pays de Cornouaille (MLPC) ?

La MLPC est un espace d’accueil, d’information et d’accompagnement au service des jeunes de 16 à 25 ans, sortis du système scolaire et universitaire, résidants sur le territoire de la Cornouaille. Chaque année, nous accompagnons plus de 4000 jeunes, diplômés ou non, dans leur projet professionnel ou dans leur vie quotidienne. L’objectif principal est l’insertion professionnelle, la formation et l’accès à l’emploi, mais nous abordons toutes questions, que ce soit sur le projet professionnel ou la vie quotidienne, la recherche d’un logement, la gestion de son argent, l’accès à ses droits, aux loisirs, à la culture, à la santé… nous faisons tout. Les jeunes peuvent venir sans rendez-vous et poser leurs questions. Nous les accompagnons ensuite sur plusieurs mois, plusieurs années parfois, selon leurs besoins.

Comment est né le partenariat entre Konkarlab et la Mission Locale ?

A la création de l’e-bus en 2015, Concarneau Cornouaille Agglomération (CCA) a recruté Olivier AUDET en tant qu’animateur multimédias sur un contrat « emploi d’avenir ». Il était accompagné par la Mission Locale. Depuis nous avons toujours travaillé ensemble. Nous avons suivi les discussions autour du fablab, sa création… Je travaille aussi avec Sébastien SALAUN (responsable du Pôle Cohésion Sociale CCA) et Yvan VIVIER (Responsable Pôle Numérique CCA heu pas que …), ce qui a facilité les liens entre la MLPC et le fablab. Je représente aujourd’hui la MLPC au CA de Konk Ar Lab.

Quel est l’intérêt du fablab dans l’insertion socio-professionnelle des jeunes ? 

Une des valeurs, des orientations stratégiques du Fablab est de participer à l’insertion socio-professionnelle de la population. Pour moi c’est un lieu où les jeunes peuvent se faire plaisir, trouver de l’intérêt et développer des compétences sans en avoir toujours conscience. On leur propose un autre cadre d’apprentissage, différent du cadre classique, scolaire ou autre. Ils peuvent y faire des choses pour eux, sans objectif de réussite particulier, et ensuite nous construisons sur leur expérience, en leur démontrant toutes les compétences acquises et développées. Le fablab est pour moi est un levier de motivation. Ça leur montre qu’ils sont capables de faire, d’apprendre, qu’ils ont des compétences sociales et parfois techniques… […]  cette expérience  peut leur redonner confiance en eux, et leur ouvrir des perspectives… Tristan Le Guen, actuellement médiateur Numérique à KAL, est passé par la Mission Locale par exemple !

Qu’est-ce que vous vous apportez mutuellement ? 

Nous avons réalisé pas mal de choses depuis 3 ans. Nous avons proposé à des jeunes accompagnés dans le cadre de la Garantie Jeune, entre autres, de participer à des actions menées par le KAL. D’autres ont bénéficié d’une immersion professionnelle dans le cadre de la Période de Découverte Professionnelle (PMSMP), d’autres ont visité le KAL lors des rallyes du numérique. Ces actions concourent à découvrir les activités et les métiers du Numérique, comme les métiers du drône. Nous travaillons également à un nouveau projet, les “Konkéreuses”, spécifiquement à l’attention des familles monoparentales isolées sur le territoire. Ce projet a pour objectif de proposer des activités alliant utilité et plaisir aux parents élevant seuls leurs enfants, d’ouvrir leur champ des possibles. L’idée est de leur proposer des temps d’animation et d’apprentissage autour du bricolage, de la couture, du numérique tout en prenant en charge leurs enfants. AInsi, les participants peuvent prendre du temps pour eux et s’ouvrir sereinement aux opportunités qui les entourent, selon leurs envies.

Le partenariat entre nous fonctionne aussi beaucoup dans les instances institutionnelles. J’en parle régulièrement en réunions, avec différents services, devant des élus, de ce territoire ou d’ailleurs etc. pour valoriser tout le potentiel et l’originalité que présente l’outil qu’est le KAL.

Enfin je dirais que la MLPC peut amener un autre public au KAL: celui de jeunes, non avertis aux pratiques numériques et de ce fait répondre à l’objectif d’ouverture du fablab. Par la spécificité de mon métier, j’essaye d’apporter une expertise dans le domaine de l’emploi et de l’insertion au CA.

« Aujourd’hui nous réfléchissons à un partenariat renforcé et régulier entre la MLPC et Konk Ar Lab »

Comment peut-on développer ce partenariat ensemble ? 

Pour l’instant nous collaborons un peu de manière sporadique. Souvent ça part d’une idée, d’un besoin rapide, d’une opportunité et on construit à partir de là. C’est très spontané, c’est souple, ce qui a énormément d’avantages. Cependant certaines idées n’aboutissent pas… […] et nous y voyons donc un axe de progression. Nous pourrions proposer des actions plus régulières et programmer des temps au fablab pour immerger les jeunes , sur des projets concrets, ou des ateliers pédagogiques sur les machines. Nous réfléchissons aussi à la délocalisation d’actions mise en oeuvre par la MLPC au sein du KAL. Elles pourraient être enrichies par une co-animation et ainsi proposer un spectre plus large d’apprentissages aux jeunes que nous accompagnons tout en leur faisant découvrir un nouvel espace qui est le fablab et leur permettre ainsi de s’y intéresser, si investir, en toute autonomie. Cela pourrait permettre d’amener de nouvelles personnes au fablab.

 

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