/ Publié le 26/08/2023 sur Le Télégramme /
Cet été, deux jeunes Concarnoises ont partagé leur amour pour la voile et l’océan avec des enfants, ados et jeunes adultes qui n’avaient jamais navigué. De retour après un mois de navigation, elles racontent cette aventure humaine.
« C’est le plus beau jour de ma vie ! », s’exclame une jeune fille depuis le bateau en remarquant des dauphins au large des Glénan. Des cris du cœur de ce type, Sacha Mesguich et Alice Matte en ont entendu beaucoup, au cours des dernières semaines. Les deux femmes de 26 ans ont embarqué pendant un mois des enfants sur le voilier, un bateau de 9 mètres, Schampi 3 000, prêté par un ami. Elles ont créé, au mois de mai 2023, l’association L’appel du large, qui vise à « rendre accessible le monde de la voile et l’environnement marin à des jeunes qui n’y auraient pas accès autrement », explique Alice Matte, le teint hâlé par le soleil après quatre semaines en mer.
Des jeunes de ce quartier habitent avec une vue sur la mer mais ils n’ont jamais fait de bateau.
Au cours du mois dernier, 20 jeunes ont pu naviguer pendant une semaine dans la baie de La Forêt, s’approcher de l’île des Moutons ou encore accoster sur l’archipel des Glénan. Âgés de 10 à 23 ans, certains sont inscrits à la Mission locale, d’autres habitent le quartier populaire de Kerandon et ont profité de l’expérience via la direction de la réussite éducative. « Des jeunes de ce quartier habitent avec une vue sur la mer mais ils n’ont jamais fait de bateau ou ne sont jamais allés à l’archipel des Glénan », souligne Alice Matte.
À bord, les adolescents apprennent à naviguer, comprennent le fonctionnement du bateau. « Ils découvrent l’empannage, le vocabulaire marin, les nœuds, etc. », détaille Sacha Mesguich.
Sensibiliser à la faune et à la flore marine
Un séjour qui sert aussi de prétexte pour sensibiliser à la faune et à la flore marine. « Avec un groupe, nous avons fabriqué des microscopes pour observer du plancton qu’on a prélevé, nous avons aussi déployé le Kosmos », évoque Sacha Mesguich. Ce kit d’observation sous-marine open source est développé, entre autres, par le Konk ar Lab, une structure partenaire de l’association.
« Ils ont produit des données scientifiques qui vont être exploitées par la suite », se réjouit Marion Le Mogne, coordinatrice jeunesse du Fablab. « Certains ont été conquis par les sciences participatives et veulent aller plus loin », souligne, ravie, Sacha Mesguich.
L’inspiration du projet Captain Darwin
L’association est née de la passion commune d’Alice Matte et de Sacha Mesguich pour la voile et la pédagogie scientifique. La première, ancienne Rennaise, a décidé de se professionnaliser dans la voile et de suivre un BPJEPS voiles légères aux Glénan.
« J’adore naviguer et j’avais envie de permettre à d’autres jeunes de découvrir cela », raconte-t-elle. Très investies dans le milieu associatif de Concarneau, les deux jeunes femmes ont fini par se croiser. Sacha Mesguich a, pour sa part, étudié les sciences du vivant avant de faire un stage d’études à l’Ifremer de Concarneau pour justement développer le projet Kosmos.
« Je suis tombée amoureuse de la richesse des associations à Concarneau, sourit-elle. Ensuite j’ai fait un service civique auprès de Captain Darwin qui retrace le trajet du scientifique 200 ans après, à la rencontre des espèces. Ce projet a fait sens et j’ai eu envie de sensibiliser à l’environnement ».
Pour réaliser cette aventure estivale, elles ont bénéficié d’un soutien financier de la fondation SNCF de 2000 €. Elles espèrent pouvoir renouveler l’expérience l’année prochaine et revoir les enfants revenir du séjour avec « des étoiles plein les yeux ».