/ Publié sur Le Télégramme le 19 juin 2023 /
Première école en mer à bord du catamaran de course We Explore de Roland Jourdain ! Parti de Brest ce lundi soir, le bateau emporte huit jeunes chercheurs et encadrants pressés de repenser le monde.
Le skipper Roland Jourdain, surnommé « Bilou » dans le métier, n’en finit plus d’explorer, et pas seulement dans le domaine de la construction navale et de la course au large. Le voici à la tête d’un équipage parfaitement hétéroclite, composé de personnes n’ayant parfois jamais navigué !
Surtout pas d’anxiété supplémentaire
L’objectif de cette école flottante est de créer un lieu de travail et d’échange que seule l’expérience en mer peut produire. Plus d’horizontalité, davantage de solidarité, des moments d’échanges et de convivialité que la notion d’équipage amène naturellement, sans artifice. Ils viennent naviguer sur un bateau qui fait la part belle à la fibre de lin et aux matériaux biosourcés, s’élançant d’un point de départ idéal pour réfléchir à sa place dans le monde et son implication personnelle dans le vaste mouvement opéré par le changement climatique. Mais pas d’anxiété supplémentaire à bord du catamaran de 15 m « We Explore ». Et on peut faire confiance à la personnalité du skipper pour ne surtout pas plomber l’ambiance. « On sait que le sujet est complexe et qu’on ne résoudra pas le zéro carbone du jour au lendemain » résume Roland Jourdain qui a fait son pas de côté dans la course au large depuis une bonne dizaine d’années.
« L’idée de cette école en mer est de confronter les expériences et les collaborations avec des profils variés, sur des thématiques communes ou qui n’ont aucun rapport », décrypte Christophe Desbois, qui coordonne le projet pour le hub d’IsBlue. « On ne va pas refaire le monde en naviguant quatre jours vers Concarneau, mais l’idée est bien de susciter une réflexion et une dynamique commune, un peu dans l’esprit de ce que nous avons découvert à bord du Marion Dufresne qui avait embarqué 80 étudiants dans le cadre de l’école Bleu Outremer » poursuit Roland Jourdain.
En quête de sens et de cohérence
Cette fois, la navigation s’effectue à bord d’un navire à voile, partiellement réalisé en fibre de lin, matériaux biosourcés et éléments de récupération, dans le confort dépouillé d’un voilier de course, le bateau ayant participé à la Route du Rhum l’année dernière.
Impact carbone limité durant ces quatre jours majoritairement passés à la voile pour une notion qu’intègrent de plus en plus de chercheurs dans leur parcours professionnel et personnel.
« On va y aller tranquillement avec une escale ce soir à Camaret ou devant Morgat. La météo est orageuse et incertaine, il va falloir faire les bons choix si l’on ne veut pas subir », plaisante le skipper maniant avec brio la comparaison avec ce qui nous attend, face aux conséquences galopantes du réchauffement climatique.